L’abattage selon la Charia (Droit musulman)

Publié dans La Nature

Tous les documents se référant au Livre Saint d’Allah et à la tradition mohammadienne, soulignent l’importance de l’évacuation du sang de l’animal égorgé. C’est la raison pour laquelle, une viande ne peut être reconnue ″Halal″ c'est-à-dire permise à la consommation du musulman, que si l’animal a été abattu selon la procédure de la charia loi musulmane.
Il a été prouvé scientifiquement que l’emprisonnement du sang dans la viande provoque l’apparition de taches bleues (ecchymose), et accélère sa dégradation ; ceci à cause du durcissement des muscles et de la sécrétion d’acides agressifs tels que l’acide lactique, phosphorique ou formique. De plus, le sang constitue un milieu d’infection par de nombreux microbes dont les plus dangereux sont les anaérobies.
Après l’arrêt de la respiration, les cellules du cerveau meurent, les globules qui constituent la barrière naturelle se décomposent, et les microbes envahissent le corps.
Si la viande recouverte par l’épiderme est facile à désinfecter par lavage, celle qui se trouve à l’intérieur ne peut pas l’être car le sang reste emprisonné dans les veines.
De ce fait, la viande est l’un des aliments les plus dangereux si elle n’a pas été traitée rapidement ; elle constitue le vecteur idéal de transmission des maladies animales à l’homme. Mais, si le sang est entièrement vidé de la bête abattue, sa viande se conserve plus longuement et la transmission de ses maladies est réduite.
L’extraction du sang des viandes constitue donc un facteur de protection primaire sûr. L’assainissement de l’animal égorgé s’appelle en Arabe ″Tathkia تذكية ″. Celle-ci doit satisfaire deux conditions essentielles :
- Prendre toutes les dispositions pour réduire le temps de souffrance de l’animal et lui couper la sensation le plus tôt possible.
- Evacuer le maximum de sang.
Et pour pouvoir satisfaire pleinement ces deux conditions, il convient de :
•    Couper la trachée en veillant que l’épiglotte soit du côté de la tête,
•    Couper les deux carotides en même temps,
•    Ne pas couper la moelle épinière.

Comment faut-il s’y prendre ?

a- Réduire la souffrance :
Le cerveau constitue le centre sensoriel de l’animal. En coupant les deux carotides, le flux sanguin s’interrompt, et  la bête meurt en trois secondes. La douleur cesse immédiatement.
Au vu de l’électroencéphalogramme (EEG) et de l’électrocardiogramme (ECG), couper à l’animal les artères carotidiennes et les veines jugulaires, constitue sans aucun doute, le procédé d’abattage le plus reposant. Le tressaillement de la bête que l’on observe lorsqu’elle est égorgée est une réaction naturelle, par réflexes inconscients et sans peine.
On assiste souvent dans les médias occidentaux à des diffusions d’image de bêtes égorgées, se débattant dans leur sang. Les associations de protection des animaux en font un moyen de propagande contre ce qu’elles appellent : ″La barbarie de la Charia musulmane″. Quelle ignorance ! Nous allons bientôt voir qu’elles n’y comprennent rien !
D’autre part, certains savants mettent en exergue d’autres méthodes d’abattage qu’ils prétendent plus reposantes ; ils citent le cas de l’électrocution, du choc mécanique, de l’asphyxie, etc. Toutes ces méthodes se sont avérées, dans la réalité scientifique, plus douloureuses et torturantes pour la bête exécutée.
-    En effet, le choc électrique engendre une contraction des muscles progressivement croissante provoquant des douleurs atroces, allant jusqu’à la tétanisation. La respiration se bloque et entraine la fibrillation du cœur et son arrêt.
-     Le choc mécanique pour sa part, entraîne inévitablement dans le cerveau et dans les organes internes, des lésions plus ou moins graves selon la force appliquée. Quant à prouver que la douleur cesse chez l’animal abattu par le choc, ceci s’est avéré très douteux. La perte de conscience après le choc, ne veut pas dire automatiquement absence de sensation et de douleur! La science moderne a d’ailleurs prouvé que la sensation se prolonge, malgré l’arrêt des mouvements.  

-    Quand à l’asphyxie, elle entraîne une mort lente et douloureuse du fait du maintien des centres nerveux et sensoriels vivants pendant une longue période. D’autre part, tous le corps souffre du manque d’oxygène ; et l’accumulation des acides cités plus haut, provoque des contractions musculaires très douloureuses.
Les spécialistes affirment que la notion de douleur a bien changé au cours du quart de siècle passé. En effet, à la suite de travaux de recherche effectués sur les animaux égorgés, ils ont établi un fait certain, c’est qu’il est difficile de mesurer avec exactitude le temps de la douleur ; ceci est dû à l’impossibilité de pénétrer à l’intérieur du cerveau. Ce que l’on croit actuellement, c’est que la douleur persiste, tant que l’enveloppe cérébrale fonctionne. Les moyens scientifiques actuels ne permettent pas encore d’établir ce fait chez les animaux, et l’arrêt des contractions, ne constitue en rien un critère certain pour affirmer que la douleur a bien cessé!
 
b- Pourquoi la coupe des carotides
Lorsque les deux vaisseaux sanguins sont coupés d’un coup, le sang cesse de drainer le cerveau, le corps entier déclenche une alerte ″rouge″. Le cerveau donne l’ordre à travers la moelle épinière, à tous les muscles de comprimer les veines et d’envoyer le maximum de sang vers ce centre névralgique. En réponse à cet appel, les muscles se contractent, les membres s’agitent violemment et rapidement afin d’envoyer le maximum de sang au cerveau en détresse. Tous les muscles, cœur inclus, travaillent sous l’effet d’impulsions subconscientes et indépendantes. La moelle épinière restant en l’état, facilite l’évacuation du sang en direction du cerveau isolé. C’est pourquoi il est recommandé de ne pas couper la moelle du cou. Les veines pour leur part, disposent de micro muscles qui leur permettent de se contracter et d’augmenter la tension artérielle Ceci accroit à son tour, le flux sanguin vers le cœur et les carotides.
En outre, du fait que le cœur travaille comme un muscle en contraction puis en détente, il accélère son rythme et son débit en sang vers les carotides. Le sang se vide ainsi en un temps record. Le cœur reste donc en pulsation, tant qu’il y a du sang à pomper et tant que la vie subsiste.
Et, afin que la contraction des muscles du cœur et des veines s’accentue, il est nécessaire de leur assurer une alimentation maximum en oxygène. Ils peuvent alors accroître leur énergie de pompage.
Pour absorber la quantité d’air dont il a besoin, l’animal aspire à un rythme forcé, profond et inconscient. On lui permet cela en lui ouvrant une entrée d’air directe par la trachée, si l’épiglotte se trouve du coté de la tête et non du côté du corps.
Le pharynx est un organe souple, constitué de disques, tapissés avec des anneaux de cartilage. Ces derniers maintiennent son bout béant. Et si l’épiglotte était maintenue à son bout, elle réduirait le flux d’air. Dans le cas où le pharynx n’est pas coupé, la gêne de l’inspiration d’air serait encore plus grande. En effet, la base de la langue tomberait dans le canal, et obstruerait l’arrivée d’air. Les muscles faibliraient alors très vite, le cœur s’arrêterait et l’animal mourrait avant l’évacuation de tout son sang.
En résumé,
Lorsque l’on tranche les deux carotides en même temps, la sensation cesse immédiatement, alors que le sectionnement d’une seule permet au sang d’irriguer le cerveau et la douleur persisteterait longtemps. Il est également nécessaire de couper le larynx afin d’assurer une meilleure respiration, surtout lorsque l’épiglotte est laissée du côté de la tête. On recommande également de ne pas couper la moelle épinière et de ne pas trancher le cou par l’arrière, car les contractions par reflex s’arrêteraient et le sang ne serait pas évidé.
En plus de ces dispositions, il convient de rappeler une recommandation importante du Messager (SAS), qui s’inscrit dans le cadre général de la tendresse que l’Islam prescrit, et qui stipule entre autres :
″Et que celui qui égorge, aiguise bien sa lame et qu’il repose ce qu’il égorge″.
L’outil joue donc un rôle important dans la souffrance de la bête s’il est mal aiguisé.
Si l’abattage s’exécute selon cette procédure prescrite par le Messager (SAS), elle s’appelle tel que nous l’avions dit plus haut : ″Tathkia″, ce qui signifie en langue arabe : ″finition″ ou ″perfection″ ! Cette perfection est exigée du musulman chaque fois qu’il est possible. Seul le cas d’urgence ou de nécessité absolue, peuvent l’en dispenser. C’est le cas d’un accident mortel de l’animal, du gibier à la chasse et autres cas où le sang ne peut pas être écoulé selon la Chariâ. Mais dans tous les cas de figure, l’intention (Nia) et l’invocation du nom d’Allah ″Bismi Allah, Allahou Akbar″, avant la consécration rituelle ou avant le coup de fusil à la chasse, sont indispensables. Sans cela, la bête morte est charogne. et sa viande est interdite.
Jusqu’à nos jours, l’invocation du nom d’Allah, semblait une obligation rituelle. Elle en est certainement une ! Mais la science moderne a prouvé que c’est plus que cela. Nous invitons le lecteur à se reporter à nos articles : « Eau ! La vie » ; « et si votre peau témoignait » ; « Allah ! Un nom illustre »

c- Mais où est, dans l’abattage me diriez-vous, la Merveille Coranique ?

Lisons très attentivement les Versets suivants :
Al-Bakara (S2-V173): « En effet, Il vous interdit la chair d’une bête morte, (sans égorgement), le sang, la viande de porc et ce sur quoi on a invoqué une divinité autre qu’Allah. Il n’y a pas de péché pour celui qui est contraint sans abus ni transgression, car Allah est Miséricordieux et très Clément. »
Al-Maïda (S5-V3): « Vous sont interdits : la bête trouvée morte, le sang, la chair de porc, ce sur quoi on a invoqué un autre nom que celui d’Allah, la bête étouffée, la bête assommée ou morte d’une chute ou morte d’un coup de corne, et celle dévorée par une animal féroce ; exception est faite pour celle que vous égorgez avant qu’elle ne soit morte -. (Vous sont interdits également, la bête) qu’on a immolée pour les idoles, ainsi que de procéder au partage par tirage au sort au moyen de flèches. Tout cela est perversité. Aujourd’hui, les mécréants désespèrent (de vous détourner) de votre religion. Ne les craignez donc pas et craignez-Moi. Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. J’agrée donc l’Islam comme religion pour vous. Si quelqu’un est contraint par la faim, sans inclination vers le péché... alors, Allah est Miséricordieux et très Clément. »
Al-Anâm (S6-V145) : « Dis (leurs): «Pour celui qui veut manger, je ne trouve aucun interdit à manger si ce n’est, une bête (trouvée) morte, du sang en effusion, ou de la chair de porc - car c’est une souillure - ou ce qui, par perversité, a été sacrifié pour une autre divinité qu’Allah». Quiconque est contraint, sans toutefois abuser ou transgresser, ton Seigneur est certes est Miséricordieux et très clément. »
An’Nahl S16-V115: « Il vous a, en effet, interdit (la viande) de la bête morte, le sang, la viande de porc, et (celle) de la bête sur laquelle un autre nom que celui d’Allah a été invoqué. Mais quiconque en mange sous contrainte, et n’est ni rebelle ni transgresseur, alors Allah est Miséricordieux et très Clément. »

Vous remarquez sans doute que la charogne, sous ses différentes formes, le sang et la viande porcine, ont été chaque fois cités dans cet ordre, et interdits sur un même pied d’égalité. C’est là, je pense, que réside cette Merveille :
En dehors du fait que ces interdits sont des aliments sur lesquels on ne peut prononcer le nom d’Allah en les égorgeant, la subtilité réside dans les faits suivants :
•    La charogne est une viande dans laquelle le sang est resté emprisonné ; elle est donc d’après ce que nous venons de voir, infecte.
•    Pour les mêmes raisons évoquées ci-dessus, le sang est infect, donc impropre à la consommation. Toutes les maladies sont pratiquement présentes dans le sang. Les analyses médicales préconisées avant toute opération chirurgicale ou traitement spécifique, le prouvent amplement.
•    Les dernières maladies transmises par le porc et le fait surtout que la Charia ne peut être appliquée pour son abattage, font que sa viande est impropre à la consommation. L’entêtement des occidentaux à vouloir nier ce fait, ne repose sur aucune raison scientifique ; on est certain que l’intérêt commercial, sacrifie le bien du consommateur, dans l’économie capitaliste à outrance. Les conditions d’hygiène de cet animal qui se nourrit de tout, voire de ses excréments, suffisent pour l’interdire.

Traduit, adapté et commenté par : Mohammed Messen


Références bibliographiques
•    Mohammed Esselmy Ettirmithy : Al-Jamâ Assahih Dar Ihia Ettourath – Beyrout
•    Ahmed Mohammed Nezzar: Techniques de fabrication des aliments et leur conservation Librairie Al-Assad Damas
•    Ligue des pays Musulmans – Organisation du Défi scientifique du Coran et de la Sunna Revue N°3 Rabi Al-Awal 1418
•    Abdel Majid Zendani : Diaporama ″C’est la Vérité″
•    Sahih Mouslim
•    Annassay : Assounan Al-Koubra
•    Canadian Council on Animal Care (CCA)
•    http://www.ccac.ca CCPA, Manuel vol. 1 (2e édition) 1993, Chapitre XII: Euthanasie,
•    Encyclopédie Universalis 2006: électrocution
•    Extrait de la thèse de Doctorat d’Etat : « L’industrie alimentaire et la Charia » Par Ahmed Refis

Courriers

Questions Mr Thomas Verdonck :

As-salamou 3alaykoum,
On sait que la méthode d'abattage des animaux est l'égorgement, à l'exception du chameau.
En effet, il me semble que pour celui-ci l'on doive passer la lame au niveau de sa poitrine.
Partant de là, j'aimerais trouver des informations sur la particularité anatomique du chameau.
Auriez-vous quelques connaissances à ce sujet?
Qu'Allah vous comble de Ses bienfaits pour tous vos efforts.

Re: MC

Salam Monsieur Thoma et merci pour votre question pertinente; pour vous répondre avec la compétence d'un spécialiste que je ne suis pas, j'envoi votre courrier au Dr. Ahmed Refis en espérant qu'il vous répondera  rapidement. 

NB: Lorsque j''étais enfant j'avais assisté à plusieurs opérations d'abattage de chameau sur la place du marché; si mes souvenirs sont encore valables, les nomades commençaient par poignarder la bête au devant du coup, en le lui tordant au préalable vers l'arrière.


Re: Dr. Ahmed Refis
À ma connaissance, le dromadaire a une grande aorte qui provient du cœur, c'est l'aorte antérieure sur laquelle apparait immédiatement une bifurcation pour donner les artères carotides de chaque côté du cou.
Pratiquement quand l'animal est poignardé, la lame tranche directement l'aorte, ou la racine des carotides, et dans les deux cas le saignée est pratiquée de façon optimale ce qui réduit la douleur et purifie la chaire, et facilite l'abattage.



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