LE SAINT LAIT DE TON SEIN MAMAN - PARTIE 2
L’ALLAITEMENT ET LES DERNIERES DECOUVERTES SCIENTIFIQUES
Les dernières recherches en biologie démontrent la véracité de ce que les versets et hadiths précités avaient mentionné depuis plus de 14 siècles et nous expliquent les raisons, restées jusque-là ignorées par les savants.
En 2007, Dr. Mark Cregan et son équipe de chercheurs de l’école biomédicale, biomoléculaire et des sciences chimiques de "University of Western Australia" (UWA) ont révélé que certaines cellules du lait maternel avaient des caractéristiques propres aux cellules souches.
En isolant les différents composants cellulaires contenus dans le lait maternel, puis en faisant croître ces cellules en laboratoire et en recherchant certains marqueurs cellulaires, ces chercheurs ont retrouvé dans leurs échantillons, des cellules souches.
Une cellule souche est une cellule indifférenciée ayant la capacité de s’auto- renouveler, de se différencier en d’autres types cellulaires et de proliférer en culture. On les distingue selon leur potentiel de différenciation. Il en existe quatre types:
1- Des cellules souches totipotentes pouvant générer tous les types de cellules. Et par conséquent, donner naissance à un organisme entier. C’est le cas de la morula, c’est-à-dire l’embryon qui se forme pendant les 4 jours après la fécondation.
2- Des cellules souches pluripotentes : qui peuvent produire les différents types de cellules différenciées, conduisant à la formation de tous les tissus d’un organisme mais incapables de donner naissance à un organisme entier. C’est le cas des cellules souches embryonnaires issues d’embryons, 5 à 7 jours après la fécondation (blastocystes) ou des cellules souches pluripotentes induites c’est-à-dire, des cellules adultes artificiellement transformées, pouvant donner naissance à plus de 200 types de cellules représentatives de tous les tissus de l’organisme.
3- Des cellules souches multipotentes: capables de donner naissances à plusieurs types de cellules propres à une lignée cellulaire donnée. Autrement dit, elles sont déjà engagées dans une certaine formation. C’est le cas des cellules souches myéloïdes de la moelle osseuse qui sont à l’origine des cellules sanguines (globules rouges, globules blancs, plaquettes sanguines).
4- Des cellules souches unipotentes: capables de se renouveler et de donner naissance à un seul type cellulaire. C’est le cas des cellules de la peau, du foie, de la muqueuse intestinale et des testicules.
Dr. Mark Cregan, pense que l’existence de cellules souches dans le lait maternel pourrait aider l’enfant à “accomplir sa destinée génétique”, (“ fulfil its genetic destiny”). Les seins de la mère nourricière prennent le relais de son placenta, pour guider le développement de l’enfant après sa naissance.
Dr. Cregan ajoute : “ le lait maternel est le seul tissu adulte où plus de 3 types de cellules souches ont été découvertes. Ceci est réellement unique et montre combien la bio-activité du lait maternel est importante et par conséquent les bienfaits pour l’enfant allaité sont inestimables”. Il ajoute:
“very preliminary evidence that breast milk also contains stem cells that promotes the growth of muscle and bone tissue". [“Les évidences préliminaires, prouvent que le lait maternel contient également des cellules souches qui favorisent la croissance des muscles et du tissu osseux”].
Vous remarquerez que cela correspond à ce que le prophète Mohammed (que la paix et le salut d’Allah soient sur lui) disait dans le hadith cité plus haut “Il n’y a d’allaitement que ce qui renforce l’os et fait croître le muscle”.
Cette découverte ouvre la voie à des recherches plus poussées pour comprendre pourquoi un certain nombre de mamans ont du mal à produire du lait; elles permettront par voie de conséquence, de tester des médicaments qui les aideraient à produire plus de lait.
En 2010, à Pune, en Inde, Dr. Ramesh Bhonde du Centre National de la Science Cellulaire a travaillé en collaboration avec le gynécologue Dr. Satih Patki sur les cellules souches du lait maternel. Ils ont réussi à les isoler et à les différencier en divers types de cellules souches telles que nous les avions dénombrées ci-dessus.
Cela signifie que le lait maternel ne sert pas uniquement aux besoins nutritionnels de l’enfant, mais elles sont déterminantes pour son immunité et son hérédité génétique.
Cellules souches humaines.
La quantité des cellules souches dans le lait maternel varie. Le Colostrum (le lait produit durant les premières 36 à 72 heures après la naissance) contient près de 50 000 cellules souches par millilitre. Ce taux descend à 50 voire 100 cellules souches par millilitre une fois que le lait devient mature, une quinzaine de jours plus tard. Il est estimé que durant les 5 premiers jours après la naissance, un bébé allaité ingurgite près de 5 millions de cellules souches par kg de son poids par jour.
Dr. Paki affirme que “Ceci peut être utilisé comme thérapie par cellules souches, pour les nouveau-nés souffrants de problèmes de santé. Les cellules sont oralement efficaces, car le système métabolique des intestins des bébés le permet. Par conséquent, ce mode d’administration des cellules souches par voie orale, fonctionne parfaitement pour les infections respiratoires".
Dr. Ramesh Bhonde et Dr. Satih Patki ont dirigé, dans deux hôpitaux de Kholapur, des études pilotes sur 25 nouveau-nés souffrant de diverses pathologies. Après avoir reçu du colostrum, ces bébés ont guéri.
En 2012, au sein du groupe de recherches d'Hartmann Human Lactation Research Group (HHLR Group) de l’University of Western Australia (UWA), une Doctorante Grèque Dr. Foteini Hassiatou a soutenu sa thèse sur la physiologie de l'allaitement et la composition cellulaire du lait maternel. Elle a découvert que le lait maternel contient des cellules souches pluripotentes.
Les recherches récentes de ce groupe ont démontré que des cellules souches contenues dans le lait maternel présentent les deux propriétés suivantes : celle de s’auto-renouveler d’une part, et celle de se différencier en divers types cellulaires d’autre part. Dr. Hassiatou a pu caractériser les différentes populations de cellules présentes dans le lait maternel chez des mamans à différents périodes de l’allaitement, allant du premier mois après la naissance à la 3ème année de l’enfant et au-delà. Elle a démontré que lorsque les cellules du lait maternel étaient cultivées en laboratoire dans un microenvironnement similaire à celui de la glande mammaire, elles forment des structures alvéolaires et ductales similaires à celles du sein en période d’allaitement.
Ces travaux ont porté également sur des expériences de transplantation de ces cellules souches dans des microenvironnements similaires à certains organes; ils ont démontré alors qu’elles peuvent se différencier en divers types cellulaires en dehors de la lignée mammaire. Ils les ont transformées en cellules osseuses, cellules du cerveau, du foie et en cellules du pancréas productrices d’insuline.
Cette propriété des cellules souches du lait maternel de se transformer en divers autres types de cellules ouvre de larges possibilités de thérapies capables de sauver des vies et guérir des maladies comme le diabète ou le Parkinson. En effet, jusqu’à cette découverte majeure, la seule possibilité d’obtenir des cellules souches pluripotentes était de les extraire d’embryons humains de 6 jours. Ce qui pose des problèmes éthiques certains. Actuellement, il existe deux sources pour les thérapies à base de cellules souches : les cellules souches à partir de la moelle épinière ou à partir du sang du cordon ombilical. Mais les cellules souches obtenues à partir de ces deux sources ont un usage restreint. Le lait maternel est disponible en quantités suffisantes et ne nécessite aucune intervention invasive.
Dr. Foteini Hassiatou a entrepris également des recherches concernant l’échange de cellules souches entre la mère et son enfant durant la période d’allaitement, phénomène connue pour se produire également entre la mère et l’embryon durant la grossesse. Dr Hassiatou explique que « Puisque ces cellules souches sont dans le lait, et que rien n’existe sans un but, je crois qu’elles ont un rôle à jouer pour le bébé du moment qu’elles peuvent se différencier en différents types cellulaires, mon hypothèse est qu’elles contribuent très tôt au développement du bébé, non seulement pour son immunité mais aussi pour la croissance des différents tissus et organes ».
Jusqu’en 2000, les scientifiques croyaient que le lait maternel était digéré dans le système digestif du bébé. Or, des travaux révolutionnaires, ont été réalisés sur des animaux ; ils ont montré que les cellules immunitaires contenues dans le lait maternel passaient directement, sans altération, à travers la muqueuse intestinale.
L’équipe Cellules Souches du HHLR a émis l’hypothèse que de manière similaire, les cellules souches du lait maternel peuvent passer directement dans le sang du bébé et contribuer à la régénération de ses tissus et à son développement dès sa venue au monde.
Le Prof. Mujahid Muhammad Abu El Magd, chef du service médecine interne, à l’hôpital de Mansoura (Egypte), a publié un article où il fait état de la littérature scientifique concernant les études menées sur la nature de l’allaitement des enfants. Ses études ont porté sur l’allaitement maternel et artificiel, sur sa durée (plus ou moins de 2 ans) et sur l’apparition du diabète de type 1, dans le cas de l’allaitement artificiel.
Dans un célèbre Manuel de pédiatrie du Dr. Nelson, des études récentes mettent en évidence l’existence d’une forte relation de causalité entre le nombre et la durée de l’allaitement maternel et l’apparition du diabète de type 1. Ces études ont porté sur un certain nombre d’enfants en Norvège, en Suède et au Danemark.
Les chercheurs expliquent cela par le fait que le lait maternel donne à l’enfant une protection contre des facteurs environnementaux qui conduisent à la destruction des cellules bêta pancréatiques chez les enfants qui sont prédisposés génétiquement à ce risque. En effet, les laits artificiels et les aliments pour nourrissons contiennent des matières chimiques toxiques pour les cellules pancréatiques bêta. On a découvert également que le lait de vache contient des protéines qui peuvent détruire ces cellules vitales du pancréas.
A partir de ces découvertes, une théorie est apparue selon laquelle, les protéines du lait de vache peuvent créer des interactions immunitaires qui conduisent à la destruction des cellules bêta pancréatiques, cellules qui secrètent de l’insuline. Ce qui renforce cette théorie c’est l’existence d’un grand nombre d’anticorps aux protéines de lait de vache chez les enfants diabétiques ; et ce, en comparaison avec un groupe témoin d’enfants sains.
Plus que cela, une étude publiée en 1998 dans la revue Diabetes, démontre que, indépendamment des prédispositions génétiques, les protéines de lait de vache constituent un facteur indépendant dans l’apparition du diabète chez certains enfants. Les auteurs d’une autre étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Immunity, ont affirmé qu’allaiter les enfants avec du lait de vache ou du lait artificiel comme substitut au lait maternel, conduit à l’augmentation du taux d’apparition du diabète chez ces enfants. Cette étude a été menée sur des enfants jusqu’à l’âge de neuf mois. C’est pourquoi, ces chercheurs recommandent d’augmenter la durée de l’allaitement maternel. Souvenons-nous que le Coran recommande deux ans d’allaitement !
En 1995, le professeur Abu El Magd, a dirigé une étude dans son service de médecine interne où il découvert que les anticorps au lait de vache sont présents dans le plasma du sang des enfants qui ont consommé ce lait jusqu’à la fin de leur deuxième année. Alors que l’on ne trouve plus ces anticorps chez les enfants qui en ont consommé après l’âge de deux ans.
La question qui se pose à présent est la suivante : Pourquoi le lait de vache est-il nocif pour les enfants avant leurs deux ans et ne l’est plus après ?
Les auteurs d’une étude, menée en Finlande en 1994 et publiée dans la revue Autoimmunity, affirment que les protéines de lait de vache passent telles quelles directement à travers les parois du système digestif immature de l’enfant. Les enzymes de son système digestif n’arrivent pas encore à casser les protéines du lait de vache et à les transformer en acides aminées. C’est la raison pour laquelle les protéines de lait de vache entrent dans l’appareil digestif de l’enfant en tant que composé protéique, et provoquent une réaction immunitaire du corps qui va produire des anticorps nocifs aux cellules bêta pancréatiques.
D’autres études indiquent que les enzymes, la paroi, la cinétique et la dynamique de digestion et d’absorption de l’appareil digestif de l’enfant continuent leurs développements depuis la naissance jusqu’à la fin de la deuxième année.
Un autre groupe d’études indiquent que plus la durée de l’allaitement maternel approche des deux ans plus la concentration des anticorps nocifs aux cellules bêta pancréatiques diminue. Et plus l’allaitement artificiel notamment le lait de vache est commencé plus tôt, plus la concentration de ces anticorps augmente.
CONCLUSION
Cela fait plus de 14 siècles que les musulmans avaient été incités à allaiter leurs enfants jusqu’à deux ans. Cet allaitement pouvant se faire soit par la mère elle même ou bien par une nourrice bien choisie. Reconnaissance était faite ainsi de trois concepts majeurs: L’importance du lait maternel pour la santé et le développement de l’enfant, l’importance de l’allaitement pour la santé de la maman, et l’importance du choix de la nourrice ; celle-ci devient la mère de l’enfant allaité et ses enfants deviennent tous frères et sœurs de lait interdits au mariage entre eux.
Depuis la fin des années 2000, les recherches biochimiques et biomoléculaires ont démontré que le lait maternel contient des cellules souches pluripotentes capables de se transformer en différentes cellules du corps et qu’elles passent à travers l’intestin de l’enfant vers tout son corps afin de réparer ce qui aurait besoin de l’être et continuer ainsi les échanges entre la mère et l’enfant ; ces échanges commencent via le placenta dès que le phoetus est dans l’utérus. Tous ces travaux concernant l’immaturité et les caractéristiques du système digestif de l’enfant avant ses deux ans ont démontré la nocivité de tout autre lait que celui de la maman. Ils nous expliquent les raisons pour lesquelles l’Islam a incité, il y a de cela plus de 14 siècles à allaiter durant deux ans. Et Nous obtenons également quelques explications sur les liens biologiques qui se constitueraient entre une nourrice et le bébé allaité. Des cellules souches du lait de la nourrice, donc de son corps, passent dans le sang du bébé à travers les parois du système digestif immature de l’enfant en cours d’allaitement.
A la suite de ce travail, on pourrait émettre l’hypothèse que l’interdiction de mariage en Islam entre frère et sœur de lait proviendrait du fait qu’avant les deux ans du bébé les cellules souches de la nourrice pénètreraient les intestins de l’enfant allaité et créeraient ainsi un lien génétique entre les deux. A partir de deux ans, les passages dans l’intestin du bébé se fermeraient. Les cellules souches ne passant plus dans le sang du bébé, il ne se produirait plus de lien génétique entre la nourrice et le bébé.
"Nous allons sans cesse leur montrer nos miracles dans les horizons et dans leur être, jusqu’à ce qu’il leur soit prouvé clairement que c’est bien la vérité" ; Le Saint Coran, verset 53, Sourat Fussilat.
Les travaux des chercheurs continuent dans ce domaine et nous apprendrons sûrement encore plus dans les années à venir. Nous comprendrons alors avec certitude pourquoi l’Islam interdit le mariage entre frères et sœurs de lait. Nous comprendrons aussi pourquoi est-il conseillé de bien choisir la nourrice. Et nous comprendrons Inchallah bien d’autres merveilles de "notre Etre".
Question du site :
Quelle est la quantité quotidienne moyenne (litres) de lait produite par la maman et soutirée par le bébé ?
Ecrit par : Dr. Meriem FERGANI
Revu et adapté par : Mohamed Messen
Bibliographie :
1. Interview du Professeur Belkacem Chafi, Chef de service chirurgie obstétrique au CHU d’Oran, sur Radio Algérie Internationale. Diffusée sur www.merveillescoraniques.net dans la rubrique
2. Breast-feeding : ESPGHAN Commitee on Nutrition, Journal of Pediatric Gastroenterology and Nutrition, 2009, ESPGHAN.
3. Archives of General Psychiatry (Breastfeeding and Child Cognitive Development, Vol. 65, No. 5, mai 2008).
4. The Journal of Nutrition ; Longer Breastfeeding Is Associated with Increased Lower Body Explosive Strength during Adolescence ; © 2010 American Society for Nutrition
Traduction Islam-fr.com
5. Traduction Islam-fr.com
6. Idem
7. Traduction faite par Dr. M. Fergani.
8. Idem.
9. Cell Tissue Res. 2007 Jul;329(1):129-36. Epub 2007 Apr 18.
Identification of nestin-positive putative mammary stem cells in human breastmilk. Cregan MD1, Fan Y, Appelbee A, Brown ML, Klopcic B, Koppen J, Mitoulas LR, Piper KM, Choolani MA, Chong YS, Hartmann PE.
10. http://www.independent.co.uk/news/science/stem-cells-could-be-the-secret-reason- why-breast-is-best-1825558.html
11. http://ibnlive.in.com/news/harvesting-stem-cells-from-breast-milk/116221-17.html
12. http://www.transformingthenation.com.au/2014/04/breastmilk-breakthroughs-push-ban-baby-formula-ads/
13. http://www.abc.net.au/science/articles/2012/05/09/3469075.html
14. Larousse.fr; Wikipedia; futura-sciences.com; http://terminalf.scicog.fr/
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Stem Cells. 2012 Oct;30(10):2164-74. doi: 10.1002/stem.1188.
Breastmilk is a novel source of stem cells with multilineage differentiation potential.
17. http://www.alifta.net/Fatawa/fatawaDetails.aspx?BookID=2&View=Page&PageNo=8&PageID=5241&languagename=
18. http://forum.sedty.com/t107342.html
19. bit.ly/1nIsrjV